La Moldavie a fait le choix de l'Europe

Une élection plus clivante que prévu
Le dimanche 3 novembre avait lieu le second tour des élections présidentielles moldaves. C’est la présidente sortante qui a été réélue, Maia Sandu et le Parti Action et Solidarité, avec 55% des votes. Si sa victoire était bien attendue par tous, l’opposition a été plus féroce que prévu dans un contexte difficile pour ce pays frontalier de l’Ukraine.
En effet, suite à la décision de Sandu de tourner le dos à Poutine après l’attaque de l’Ukraine, la politique du pays s’est fractionnée entre pro-russe et pro-europe, ce qui s’est retranscrit dans le duel entre Sandu et le socialiste pro-russe Alexandru Stoianoglo, représentant du Parti des socialistes de la république de Moldavie.
Cette fracture s’est aussi ressentie dans le vote des Moldaves, avec une avance au premier tour pour Madu bien plus préoccupante qu’en 2020. Et, ce fut finalement uniquement la diaspora (328 000 votes) qui va lui permettre de remporter ces élections, car sur le territoire moldave, Stoianoglo l’emporte avec 51,2% des voix.
Capitalisant sur le mécontentement d’une partie de la population vis-à-vis du gouvernement en place et en profitant d’une aide russe, Stoianoglo a su se frayer un chemin tout au long des élections, n'échouant que sur la ligne d’arrivée.
Malgré son échec final, la force de la mouvance pro-russe moldave résonne d’autant plus avec le succès du parti Rêve géorgien, tourné vers la Russie, lors des législatives du pays, deux semaines après la victoire de Sandu.
Les ingérences russes dans l’élection
Bien que Moscou nie avoir interféré dans les élections moldaves, selon le ministère de l’Intérieur moldave, la Russie aurait dépensé environ 92 millions d’euros pour favoriser le candidat du parti social-démocrate européen Stoianoglo.
Ces élections moldaves se sont déroulées dans un contexte tendu, avec notamment une cyberattaque sur le site internet de la commission électorale centrale qui à été indisponible durant la matinée de l'élection, le dimanche 3 novembre dernier. Des bureaux de vote se trouvant dans l’Union européenne et en Moldavie ont également dû faire face à des alertes à la bombe.
La Russie à aussi mis en place des moyens de transports pour le contingent moldave se trouvant sur son sol afin qu’il puisse aller voter dans des pays frontaliers comme en Azerbaïdjan pour faire face au fait que la Moldavie n'a autorisé que deux bureaux de vote pour les élections sur le territoire russe.
Cette victoire de la candidate pro-européenne semble bien éphémère, les élections législatives moldaves se tenant en juillet 2025 pourraient rebattre les cartes dans ce pays frontalier de l’Ukraine.
L’Ukraine se réjouit également de cette victoire de la candidate Maia Sandu, évitant ainsi l’ouverture possible d’un deuxième front à l’ouest de ses frontières.
Cela fait écho aux accusations d’ingérence de la Russie par l’Union européenne lors du référendum pour l’entrée dans l’Union européenne de la Moldavie ayant eu lieu le 20 octobre dernier. Cette fois-là aussi, la diaspora moldave avait permis de faire passer le oui devant à 50,43%.
À noter aussi, que l’Union européenne se réjouit de ce résultat, que ce soit Ursula Von der Leyen ou Emmanuel Macron qui scande sur X une « victoire de la démocratie » et qui s’annonce prêt à accompagner la Moldavie dans son européanisation.
Crédits Rédaction :
Première partie : Lucas Vailhé
Seconde partie : Jean Potier
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